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 la vie est un jeu de masques.

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AuteurMessage
Kevargon
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Date d'inscription : 12/07/2012
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MessageSujet: la vie est un jeu de masques.   la vie est un jeu de masques. Icon_minitimeVen 12 Juil 2013 - 21:46

La vie est un jeu de masque permanent. Telle était ma vision de notre société. Il fallait porter un masque pour sortir de chez sois, un autre pour parler avec certains amis, d'autres encore pour les interactions sociales complexes. La vie est un jeu de masque. Tel était mon credo. La vie, ce concept obscur que nous nous devons de respecter. Mais pourquoi le respecter ? Pourquoi placer la vie si haut ? La raison est simple, en vérité c'est la chose que nous possédons. La seule qui nous appartienne vraiment et si par malheur on nous l'enlève nous mourrons. C'est donc la seule chose qui régit notre existence, la seule qui importe, la seule qui doit à tout prix être protégé. Voilà ce que voulait dire mon credo.

Aucun véritable ami, personne ne sait à quoi je ressemble sous ma galerie des masques. Personne ne peut me voir véritablement. Aucun être au monde ne réussira jamais à percer ma carapace et à atteinte mon vrai moi, terré qu'il est sous les monceaux de masques brisées et recollés, usés et renouvelés. La vie est un jeu de masque. Une personne est un masque constant. Voilà ma croyance de l'époque. Que la vie est simple avec ce genre d'idée. Vous croisez une personne, la jugez rapidement et adoptez un masque qui lui conviendrait sur le moment, l'affinant peu à peu, changeant de masque à l'occasion pour jouer les émotions que cette personne attend. Même l'amour était un masque. Personne pour faire battre mon cœur froid et solitaire. Les autres ne sont là que pour que je puisse me perfectionner dans mon art. La vie est un jeu de masques. La vie est un jeu de dupes.

La vie vaut la peine d'être vécue car elle est. Pas d'autre raison. Je vivais, seul et content, faussement content. J'utilisais un masque sur moi-même. Je changeais à volonté. Qu'importe la personne il me fallait juste la cerner rapidement pour commencer la confection de son masque personnel. Je m'amusais à détruire, reconstruire les gens, littéralement. Leur esprit était mien le temps de l'échange, je leur faisait voir ce qu'ils voulaient. Ils finissaient pas me faire confiance et alors je les trahissait sans vergogne. Ils n'avaient qu'à mieux protéger leur personne. Faire comme moi. J'ai fais le mal. Je le sais et l'assume, mais la vie est un jeu de masque. Ce n'était pas moi qui le faisait mais ce masque-ci, ou alors celui-là. Qu'importe puisque ce n'est pas vraiment moi. La vie est un jeu de masque.

Et un jour, une personne vint. Traversant ma galerie d'une seule traite. Perçant mes défenses. Annihilant mes protections, si dérisoire en vérité. Cette personne me toucha, moi, pas un masque. Elle est arrivé tel un ange, ou un démon. Je ne sais. Elle me découvrit, seul et ermite dans ma grotte intellectuelle. Jouant les émotions, les amours, les pleurs, les rires. Tout n'était que mensonge. Mais elle me tendit la main, me prit le bras alors que je me détournais. Me forçant à la voir elle et non le monde. La vie n'est pas qu'un jeu de masque.
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MessageSujet: Re: la vie est un jeu de masques.   la vie est un jeu de masques. Icon_minitimeSam 13 Juil 2013 - 17:24

Nouvelle version du jeu de masques !!!! Plus longue, mieux écrite, plus détaillée et surout avec une vrai chute à la fin. Enjoy !


La vie est un jeu de masques permanent. Telle était ma vision de notre société. Il fallait porter un masque pour sortir de chez soi, un autre pour parler avec certains amis, d'autres encore pour les interactions sociales complexes. La vie est un jeu de masques. Tel était mon credo. La vie, ce concept obscur que nous nous devons de respecter. Pourquoi placer la vie si haut ? Car c'est la seule chose que nous possédons. La seule qui nous appartienne vraiment et si par malheur on nous l'enlève nous mourrons. C'est donc l'unique chose qui régit notre existence, celle qui importe vraiment, la seule qui doit à tout prix être protégée.

Aucun véritable ami, personne ne sait à quoi je ressemble sous ma galerie des masques. Aucun être au monde ne réussira jamais à percer ma carapace et à atteindre mon vrai moi, terré qu'il est sous les monceaux de masques brisées et recollés, usés et renouvelés. Une personne est un masque constant ou mouvant, c'est selon, mais permanent. Voilà ma croyance de l'époque. Que l'existence est simple avec ce genre d'idée. Vous croisez une personne, la jugez rapidement et adoptez un masque qui lui conviendrait sur le moment, l'affinant peu à peu, changeant de masque à l'occasion pour jouer les émotions. Même l'amour était un masque. Personne pour faire battre mon cœur froid et solitaire. Les autres ne sont là que pour que je puisse me perfectionner dans mon art. La vie est un jeu de dupes.

La vie vaut la peine d'être vécue car elle est. Qu'importe de se fixer un but lorsque tout n'est que mensonge et vanité. Qu'importe la gloire, l'argent, la renommé, le courage, la procréation, lorsque tout ne serait donné qu'à un masque du moment. Rien ne m'atteindrait jamais directement. Je récoltais de la satisfaction lorsqu'une de mes création se montrait suffisamment élaborée, rien d'autre. Je ne vivais que pour moi après tout, alors autant m'amuser.

Une personne voulu, un jour, me comprendre. Elle n'y parvint jamais vraiment mais en fut très vite persuadée. Je me suis amusé avec elle. Pendant des années je ne lui donnais que des bribes d'informations. De petit morceaux de masques éparses. Changeant de masque donneur afin de lui offrir de la profondeur. Chagrin, bonheur, vie et mort. Je lui donnais tout ceci et plus encore. Au bout de quelque mois, elle se targua de me connaître mieux que quiconque. L'idiote. Je me suis alors évertué à entretenir son illusion. Jouant mon rôle à la perfection. Toujours en finesse. Jonglant entre les masques avec une adresse telle que je parvenais, les jours de fêtes entre « amis », à donner le change exact à chacun.

Au bout d'un moment je me suis lassé. Même les meilleurs jeux ont une fin. Je devais user de mes talents pour en faire un apothéose. Je prenais alors ce petit bout d'homme, si sensible, persuadé qu'il était de me connaître, de m'aimer. Nous fîmes l'amour, il ne demandait que cela. L'homosexualité est aussi un masque, plaisant néanmoins. Puis, après l'acte, je suis passé à l'attaque. Détruisant ses certitudes. Le détruisant lui en fait. Me plongeant dans son désespoir. Me baignant dans ses larmes. Je lui fit goûter à milles tourments, usant de ses masques préférés au milieu des nouveaux que je savais repoussants. Un chat et une souri, le loup et l'agneau. Non pire que cela en vérité. J'avais sa vie entière entre mes mains.

Je suis un monstre. Un démon de manipulation. J'aime cela et n'y peux rien. Voici mon vrai moi, peut-être. Non, encore un masque. Un que je porte si souvent que parfois je m'y perds. Je souffrais aussi de cette situation, il y avait un masque contre cela. J'étais content, faussement content. Je faisais souffrir l'ingénue et le candide, détruisais le pur et l'innocent. Tous se devaient d'être comme moi. J'avais raison et eux tord. Il fallait porter les masques, ceux qui ne le faisait pas étaient des idiots à broyer. Je me plaisais à le faire. Au bout d'un moment ma victime si candide s'est tuée. Me laissant une lettre, m'accusant de tous ses maux. Je savais que cela était vrai. Terré sous mes masques j'intellectualisais. Ce n'était pas moi qui avait fait cela, mais ce masque-ci ou celui-là. Qu'importe ce n'était pas vraiment moi.

Et un jour, une personne vint. Traversant ma galerie d'une seule traite, perçant mes défenses, annihilant mes protections, si dérisoires en vérité. Cette personne me toucha, moi, pas un masque. Elle est arrivé telle un ange, ou un démon. Je ne sais. Elle me découvrit, seul et ermite dans ma grotte intellectuelle. Jouant les émotions, les amours, les pleurs, les rires. Tout n'était que mensonge mais elle me tendit la main, me prit le bras alors que je me détournais. Me forçant à la voir, elle et non le monde. Elle vint un soir d'été à l'occasion d'un concert d'une de mes victimes, ou amis c'est selon. Rousse, inaccessible et étrangement dérangeante. Je ne parvenais pas à la saisir. Mystérieuse, elle m'attirai. J'essayais durant toute la soirée de la cerner. D'avoir au moins un début de réponse, une prise. Lorsque nous dûmes tous rentrer chez nous je n'avais que son prénom et son numéro de téléphone. Cela ne m'était jamais arrivé. Étrange sensation que celle qui m'habitait alors, panique et joie se mêlaient en un tourbillon annonciateur de changement.

Quelque temps plus tard nous nous revîmes. Confiant j'avais préparé un masque d'essai pour elle. Un doux mélange de romantisme, pudeur, peur et confiance, le tout relevé d'une pointe d'humour et de charme. Le dosage avait été complexe à faire mais le résultat me paraissait convainquant. Grossière erreur que celle-ci. En un éclair elle balaya le masque, me fixant de ses yeux d'ambre, un sourire accroché à ses lèvres. Une pensée me vint, elle allait me broyer. Tout le monde se devant d'être telle que moi, elle devait vouloir m'utiliser. Elle allait sans doute se servir de moi jusqu'à me rendre fou. J'avais peur, vraiment peur. Pour la toute première fois de ma vie depuis la création de mes premiers masques quelqu'un me voyait. Elle devina mes sentiments, montrant encore d'avantage ses crocs. J'étais à sa merci.

Lentement elle parvint à me détendre. En douceur elle traversa ma galerie, admirant les masques que je lui imposais pitoyablement avant de les détruire d'un rire, d'une mimique, d'un geste. Elle s'enfonça de plus en plus loin, même les masques violents et haineux ne prenaient pas sur elle. Courageusement elle décortiqua mes dernières lignes de défense, pourtant faite de peur et de doute bruts. Elle força l'entrée de ma grotte comme on défonce une porte coincée, me découvrant recroquevillé au fond de celle-ci. Être immonde que j'étais, torturé par chaque tourments imposé aux autres. Immobile et tremblant, agité mais calme, plein de contradiction. Mon vrai moi était pris dans le jeu. J'essayais vainement de me détourner d'elle ensuite. M'isolant de tous. Ma galerie détruite, mes remparts enfoncés, ma grotte violée, les remords venaient.

Je me découvrais en ces jours sombres. Prenais conscience de l'absurdité de mon ancienne vie. Mes anciennes victimes, qu'hypocritement j'appelais amis, essayaient de m'aider mais ne le pouvaient en vérité. Chacun d'eux s'attendait à trouver leur ami mais ne voyait que moi, l'être abjecte et manipulateur. Tous comprirent mon jeu. Mon monde s'écroulait. Elle avait réussi. Je n'étais plus rien. Je pensais à faire comme Mathieu, me suicider. J'allais le faire, d'ici à quelques jours. Le courage me fuyant chaque fois. La peur de mourir m'étreignait, ou le courage de vivre, je ne sais. J'étais mort mais vivant, vivant mais mort. Tout ceci à cause d'elle. Sa chevelure et son sourire me hantaient. Mon téléphone sonnait souvent, son numéro affiché. Elle voulait de mes nouvelles, démon s'abreuvant de ma souffrance. Je n'osais répondre mais ne pouvais m'empêcher de d'écouter ses message. Le cœur sur les lèvres je la voulais. Le cerveau dans le cœur je ne m'y pliais.

Les semaines passèrent. J'essayais de me reconstruire, en vain. Alors que se dessinait de nouveau ma fin comme ultime solution on toqua à ma porte. Qui cela pouvait il être ? Plus personne ne voulait entendre parler du démons aux masques, de l'ultime hypocrite, du magicien noir des sentiments. Je me levais, las, et allais ouvrir sans même regarder. Une douleur se fit sentir, je tombais à terre, déboussolé. On m'avait déjà frappé pour ce que j'étais, mais jamais ainsi. Une étrange douceur se dégageait de la douleur. Mes yeux s'égarèrent alors vers son origine. Elle était là, les yeux brumeux, le regard furibond. Je reculais instinctivement, ou du moins le crus-je. Mon corps décida de se précipiter dans ses bras. Elle m'embrassa. La vie n'est pas qu'un jeu de masques.
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