Lylin Admininstrateur
Date d'inscription : 08/08/2011 Age : 27 Localisation : Into the Maze
| Sujet: "Rien qu'une épreuve." Dim 23 Nov 2014 - 12:39 | |
| Rien qu'une épreuve
Une épreuve de courage, on m'avait sérieusement demandé de faire une épreuve de courage. Et bien sûr que j'allais la faire et la réussir, après tout je ne suis pas un lâche et puis bon, une bonne flippette de temps en temps ne fait de mal à personne.
C'était eux qui m'avaient proposé de faire ça, mes nouveaux amis. Mes parents avaient décidé de déménager suite à la mutation de mon père, et qui dit déménagement dit nouvelle école. Je m'entendais bien avec les plupart des autres gars de la classe, mais voilà, ils m'avaient dit que pour « faire pleinement partit du groupe, tu dois nous montrer de quoi tu es capable ». Alors nous voilà, tous les sept devant ce qui semblait être un vieil hôpital abandonné dont les vitres étaient pour la plupart toute brisées. Banal me diriez-vous, mais quand on se trouve devant, c'est vraiment impressionnant.
« Bon, et bien c'est le moment. Vas-y on t'attend là, courage mec. » M'avait lancé l'un d'eux.
Ils m'avaient juré qu'ils étaient tous passés par là, et comme un idiot je les ai crus. J'avançais alors vers la porte d'entrée du bâtiment, sûr de moi et de ce que je faisais.
Au début tout allait bien, j'essayais d'en explorer autant que possible même si c'était assez difficile étant donné que le lieu était très sombre, la seule source de lumière que je pouvais parfois apercevoir était celle des petits blocs verts « EXIT » et encore, car la lumière grésillait. Ce qui était étrange c'est que l'hôpital n'avait été barricadé nul part, je m'attendais donc à y voir des bandes de squatteurs, mais non, il n'y avait absolument personne. Heureusement, le fait de voir quelques graffitis sur les mûrs me rassura, je me disais que des gens étaient venus ici bien avant moi et donc, qu'il n'y avait rien à craindre.
En fait, l'hôpital semblait avoir été mis à l'abandon à la va vite, comme si tout le monde était parti en vitesse ne prenant même pas la peine de ranger quoique ce soit. Il y avait des feuilles partout éparpillées sur le sol, des tables d'opération et des instruments chirurgicaux pleins de sang, des machines encore branchées... Tout cela était étrange, mais je décidais de ne pas m'y attarder, jugeant que plus vite j'aurais fini mon expédition entière, plus vite je serais dehors.
« Déjà 23h30 »
Cela faisait déjà une heure et demie que je vagabondais dans les couloirs, je me mettais sérieusement à penser que cet hôpital n'avait finalement rien de spécial. D'ailleurs qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir de particulier pour qu'on y fasse des épreuves de courage ? Car pour l'instant, c'est juste un hôpital vieillot sans rien d’exceptionnel. Peut-être que c'était ça l'épreuve de courage, te faire croire que des choses horribles se cachent dans ce lieu, te faisans donc mourir de peur alors qu'en réalité c'est simplement un banal endroit en pleine nuit. Ça peut paraître étrange, mais néanmoins ça permet de montrer qu'il ne faut pas croire aux choses qui ne sont pas réelles.
Et c'est là que je l'aperçus, cette mystérieuse porte, immense, énorme et imposante. Vous voyez ces portes en acier ultra solide qui servent à garder des choses précieuses ? Et bah là c'était le même genre. Sauf que celle-ci était pleine de cadenas et de loquets de sécurité - fermés bien entendu - avec un panneau où il était écrit en lettre capitale « DO NOT ENTER » je dois l'avouer, voir une telle chose m'effrayais et je mourrais d'envie de foutre le camp vite fait bien fait. Mais après tout, j'étais ici pour une épreuve de courage, non ? Et ma curiosité m'ordonnait d'y jeter un coup d’œil, et cette dernière pris le dessus.
Je n'ai pas vraiment eu de mal à trouver de quoi crocheter les cadenas, dans un hôpital, des objets longs et fins il y en a pas mal, les loquets eux s'étaient une autre affaire. J'ai bien dû passer quinze minutes à essayer de les défoncer, et quinze autres pour enfin réussir. J'avais trouvé un pied-de-biche pas loin de cette porte, alors j'ai tenté le coup et me voilà. Bien sûr, je l'avais gardé avec moi, je n'étais pas assez fou pour me rendre dans un lieu qui ne m'inspirait pas confiance sans avoir de quoi me défendre.
La porte débouchait sur un grand escalier, évidemment il y faisait complètement noir, heureusement je pouvais m'éclairer à l'aide de la lampe torche de mon téléphone portable, la lumière était faible mais c'était mieux que rien. Je me serais cru dans un de ses films d'horreur où les protagonistes sont enfermés dans un lieu étrange et qu'ils divaguent dans une long couloir, manquait plus que les bruits fantomatiques et j'aurais eu la totale ! Tout de même à quoi bon barricader une porte qui mène à un couloir sans fin ? Ça n'a aucun intérêt. Et puis, plus j'avançais, plus j'avais cette gêne qui s'installait, j'étais de plus en plus mal à l'aise, j'avais un sentiment d'insécurité, comme si... J'étais observé. Ce n'était probablement que mon imagination, de la paranoïa, mais c'était vraiment agaçant. Et puis, il y avait cette odeur qui amplifiait à chacun de mes pas, une puanteur que je ne saurais décrire. Une odeur dégoûtante, nauséabonde immonde et répugnante. Je n'avais aucune idée d'où ça pouvait venir, mais c'était horrible, peut-être que ce passage menait à une station d'épuration ou un truc du genre.
Et puis, enfin ! L'aboutissement de ce couloir était là. Je m'attendais à quelque chose de grand ou d'improbable, et bien, il y avais juste un simple rideau en plastique qui menait probablement à une autre pièce. Mon ventre me faisait horriblement mal, comme s'il se tordait dans tous les sens, et avec cette horrible odeur dégueulasse, je ne pus pas supporter et vomis tout mon repas du soir. Ce n'était rien, hein ? Juste du stress probablement. Après m'être essuyer la bouche, je pris mon pied-de-biche par les deux mains, prêt à attaquer. Évidemment, il n'y avait pas de réseau. Ce qui était étrange c'est que mon portable était chargé à bloc quand je suis entré dans le bâtiment, mais dès que j'ai passé le seuil de la porte, la batterie à peu à peu diminuer, elle en était maintenant à 10%. Je ferais mieux d'explorer vite fait et de partir ensuite. C'était un endroit étrange, il y avait une tonne d’ustensiles bizarre et des bocaux contenant un liquide et des choses dedans, dans certains j'ai pu y voir une patte de cochon, dans un autre il y avait des yeux de différentes tailles, mais celui qui m'avait le plus marqué en était un contenant des mains, il y avait aussi celui avec un cœur humain. Bordel mais où est-ce que j'avais atterri ? À mon avis, il devait se passer des choses pas nettes dans cet hôpital, je préférais ne pas chercher à comprendre, de peur de découvrir des choses que je ne souhaite pas savoir.
Tout à coup, mon cœur se mit à battre de plus en plus vite, ma crampe à l'estomac s'amplifiait. Je venais d'entendre un bruit, comme un objet en métal que l'on fait tomber, et ensuite, comme une respiration de quelqu'un d'épuisé, une respiration haletante et saccadée mais assez violente.
« Euh... Il y a quelqu'un ? »
Pas de réponse.
« Si quelqu'un est là vous pouvez sortir. »
Toujours rien.
« Je... Euh, je ne vous veux aucun mal. »
Je disais ça, mais au fond, je savais qu'il était impossible qu'une personne se trouve ici, la seule issue était la porte, et elle était restée bloquée pendant des années et des années. Alors qu'avais-je entendu, ou « crue » entendre ? Probablement encore un tour de mon imagination.
Néanmoins, je ne pouvais pas m'empêcher de fixer la grande armoire, le bruit venait de derrière. Je me persuadais d'avoir imaginé tout ça, mais je projetais quand même le faisceau lumineux de mon portable vers le meuble. Et alors, cette horrible odeur prenait encore plus d'ampleur, elle était pire qu'auparavant, c'était à peine si j'arrivais à respirer, je suffoquais, j'avais envie de vomir et mon mal de ventre me faisait horriblement souffrir au point de finir accroupi sur le sol. Mais je continuais de fixer cette armoire, comme si quelque chose m'attirait. Les bruits de respirations devenaient de plus en plus fréquents. La peur me gagnait de plus en plus, mes yeux sortant presque de leur orbite, mon souffle était coupé, une ombre approchait, gigantesque, elle n'avait ni nez, ni yeux, ni oreilles, mais elle affichait un immense sourire prenant la moitié de son visage. La créature s’approchait de moi, elle avançait lentement et d'un pas lourd, mais j'étais pétrifié, je ne pouvais plus bouger. C'était elle qui avait cette odeur immonde, c'était elle la cause de ma crampe d'estomac. « C'est faux tout est faux, tout vient de ton imagination. ». Je me le répétais encore et encore, et à force, je réussis à retrouver mes forces, elle était à moins de cinq mètres de moi, mais je pris conscience de la situation et retrouvai le courage de bouger mes mains, mes pieds et de retrouver ma respiration. Alors, je courus de toutes mes forces, de tout mon possible mais je sentais qu'elle était derrière moi à me pourchasser. Non, je devais sortir de cet endroit !
Ma course semblait interminable, pourquoi cette fichue porte est si loin ? Mes jambes tremblaient, ma vision se troublait, mais je continuais, car je le devais absolument. Mais la chose se rapprochait, elle allait bientôt m'attraper, merde !
- « Ah ! »
Je venais de buter sur quelque chose, m'étalant complètement dessus, j'avais peur, elle était là à quelques pas, stoppé net, avec toujours son immense sourire. Je voulais pleurer, car je savais que ma fin était proche. Jusqu'à ce que je réalise que j'étais allongé sur l'escalier, oui, enfin j'y étais ! Je repris conscience et gravis les marches à toute allure, la créature continuait de me suivre. Arrivé en haut, je poussai la porte de toutes mes forces, remettant les cadenas aussi vite que possible. La panique me gagna, tellement que cet hôpital devenait un véritable labyrinthe, je ne savais plus où aller pour sortir.
« Hey oh, t'es là ? »
C'était l'un deux, mes amis ! Il était venu me chercher, j'avais dû prendre du temps. Je fonçais alors vers sa voix et le trouva à l'accueil de l'hôpital.
« Mec t'es sûr que ça va ? On dirait que t'as vu un fantôme. Il s'est passé quelque chose ? » « Sortons d'ici. » Lui avais-je toujours inquiet et aux aguets.
Lorsque nous sommes sortis, je ne me suis jamais sentit aussi heureux d'être accompagné, est-ce que tout ça avait été réel ? Non, bien sûr qu non, c'était impossible. Ils me posaient tous des questions, pourquoi j'étais en sueur et en larmes, qu'est-ce qui avait bien pu s'y passer, pourquoi j'ai pris autant de temps, qu'est-ce que je faisais avec un pied-de-biche. Mais je ne savais pas quoi répondre, je ne voulais pas leur dire. Avaient-ils réellement fait cette épreuve de courage ?
« Hey t'en fais pas, il y a rien dans cet endroit, c'est juste ton imagination qui te joue des tours, t'inquiète pas. »
C'est vrai oui, c'était probablement ça, après tout, c'était impossible qu'une personne ait pu vivre là-dedans ? Et le bruit venait probablement d'une bouche d'aération. La créature devait juste être une hallucination, oui c'est ça ! Mais... Pourquoi au fond de moi, je me disais que tout ça était vrai ? Peut-être était-ce car, au moment de refermer la porte, la créature avait disparu, comme si elle s'était téléporté. Non, si elle a disparu, c'était car tout ça était faux, et que comme j'étais sorti de ce long couloir je me sentais plus en sécurité, et donc mon cerveau avait arrêter de me faire voir des choses. Oui, cet hôpital n'est qu'un banal endroit sans rien d'exceptionnel.
Ensuite nous sommes tous rentrés chez nous, j'étais franchement rassuré d'être enfin chez moi, au chaud, dans mon lit. Ma chambre était calme et tranquille. J'oubliais tout de cette soirée tentait de dormir et de décompresser. J'en avais vraiment besoin. Tout ceci n'était que le fruit de mon imagination, j'en étais sûr maintenant.
Mais alors... Pourquoi avais-je encore cette horrible douleur au ventre ? Et pourquoi cette foutue odeur ne me quittait pas ? | |
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